En cherchant quel article j’allais vous proposer, j’ai retrouvé un brouillon que je n’avais pas publié en me disant qu’il était « passé » et plus tellement d’actualité. Et puis, au fil des discussions que j’ai pu avoir avec mon entourage, et au fil de mes observations, je me suis dit que ce texte daté de juillet 2021 était en fait toujours d’actualité. En effet, avec l’arrivée du variant omicron puis la suspension du passe vaccinal au mois de mars, les contaminations sont reparties à la hausse et nombre de personnes s’interrogent. Entre envie de liberté, de reprise d’une vie normale, et prudence sanitaire, le coeur des Français balance et la question de « faire la bise » ou « ne pas faire la bise » est très souvent présente entre amis et connaissances.
Du coup, je me suis dit que mon texte de juillet 2021 était finalement en plein dans l’actualité conversationnelle des Français. Voici donc une nouvelle occasion de faire une compréhension écrite tout en vous informant de l’évolution des façons de penser dans la société française.
Je vous souhaite une excellente lecture. Les questions de compréhension sont à la suite du texte ainsi que la correction.
Texte de compréhension écrite
La bise est de retour, mais elle ne fait pas que des heureux
Depuis mars 2020, la bise semble être un lointain souvenir. Crise sanitaire oblige, cette habitude typiquement française s’est perdue. Pour autant, avec la levée des restrictions gouvernementales, elle semble de retour.
78 % des Français déclarent qu’ils se passeront, après la crise sanitaire, de la bise pour saluer des inconnus. 50 % affirment même qu’ils n’embrasseront plus leurs proches, amis ou collègues.
La bise, c’est une pratique française, qui diffère selon les régions. Marque d’affection, elle se pratique partout : famille, amis, travail. Attention, il existe des variantes ; faire la bise à votre grand-mère, ce n’est pas la même chose que faire la bise à ses collaborateurs. Alors, on évite les « bisous qui claquent » et on opte pour quelque chose de bien plus discret au bureau.
Lorsqu’elle retrouve ses collègues de travail, Manon ne se pose plus de question. Adieu les deux bises sonores sur la joue, bonjour le signe de la main. « Aujourd’hui, la bise c’est quelque chose de dépassé. En se rangeant derrière les gestes barrières, ça nous permet de la refuser« . Terminée la longue série d’embrassades en arrivant le matin au travail. De l’affectif sans le derme, sans risque de postillons et autres méchants microbes à se refiler.
Check de coude ou de pied, bonjour de loin, ou serrage de main, voilà à quoi se limite le bureau de Manon. « On ne se pose plus la question, c’est devenu un automatisme. Et même si on est une majorité à être vaccinés, je ne pense pas que ça va changer » nous confie-t-elle.
Mais certains sont nostalgiques. C’est le cas de Stéphane, qui travaille avec Manon : « il nous manque le contact humain, maintenant on fait preuve de paranoïa et on se refuse beaucoup de choses ». Pour lui, la bise c’est quelque chose de français, qu’on se doit de conserver « au même titre que les langues régionales ou les accents. «
Seulement en famille
Avec le vaccin, la bise à tout de même regagné du terrain, notamment dans les familles. Marie-France, 74 ans se le permet. Vaccinée depuis fin juin, le retour des bisous et des câlins avec ses proches ne s’est pas fait attendre, surtout avec ses petits-enfants. « On est tous heureux de se retrouver », se réjouit la grand-mère. Ses petits-enfants, Antoine et Cléa, partagent ce sentiment : « déjà qu’on avait plus le droit de voir mamie pendant longtemps, on est trop content de lui faire des bisous ».
« On a besoin de se faire du bien, de maintenir le lien » ajoute Marie-France, mais elle comprend que les plus jeunes refusent de maintenir cette tradition. « Il y a quelque chose de dérangeant lorsqu’on doit faire la bise à une personne qu’on ne connaît pas« , explique la septuagénaire.
Installée à Lille depuis 6 ans, Karla, une allemande, s’est habituée aux habitudes françaises ; pourtant la bise, c’est quelque chose qu’elle n’a jamais réellement compris : « En Allemagne, on se hug, j’ai l’impression que c’est beaucoup plus chaleureux. La bise, c’est différent ; je ne sais jamais quand est-ce qu’il faut la faire et j’ai peur de passer pour quelqu’un d’impoli« .
Se laisser du temps
La bise a-t-elle réellement complètement disparu du quotidien des Français ? Pas vraiment. Pour Cédric, pas facile de se défaire des réflexes acquis depuis déjà plusieurs mois. « On est encore dans une période d’incertitude, c’est normal qu’on se refuse de faire la bise « . Pour lui, il faut juste du temps aux Français pour modifier une nouvelle fois leurs habitudes. « Je pense qu’elle reviendra seulement dans le cercle intime » explique Cédric. « Elle reviendra, mais dans un cadre moins anxiogène ».
Pour l’instant, les autorités sanitaires restent méfiantes. Avec l’arrivée du variant Delta depuis quelques semaines en France, la bise est synonyme de contagiosité. « Lorsqu’on va se retrouver face à face, qu’on va faire la bise avec quelqu’un, on va excréter des gouttelettes et donc se contaminer« , estime le Dr Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) à nos confrères de France Info.
Aujourd’hui, selon l’enquête Ifop, nous ne sommes plus que 39 % à faire la bise à des connaissances et 22 % à leur serrer la main. Et 9 % d’entre nous continuent à faire la bise à des inconnus, contre 40 % début mars 2020. Les salutations avec le coude ont encore un bel avenir.
Source : neomag, le 27 juillet 2021
Questions de compréhension
1 Qu’est-ce qui a permis (ou causé) le retour de la bise ?
2 En France, se fait-on la bise de partout de la même façon ?
3 Manon désire-t-elle reprendre cette pratique ?
4 Que signifie la phrase : « de l’affectif sans le derme » ?
5 Manon changera-t-elle son comportement une fois vaccinée ?
6 Stéphane a-t-il la même attitude que Manon envers la bise ?
7 D’une façon générale, quel événement, autre que la levée des restrictions, a permis le retour de la bise en France ?
8 Qu’est-ce qui gêne Karla par rapport à la bise ?
Correction de la compréhension écrite
Vous trouverez votre correction dans le fichier ci-dessous
Pandémie et bise correction CE
Mais ce n’est pas tout, ne nous quittons pas maintenant !
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Pourquoi est-il important de travailler régulièrement la compréhension écrite en français ?
Compréhension des nuances linguistiques : la lecture de textes écrits permet aux apprenants de mieux saisir les nuances de la langue française, comme les expressions idiomatiques, les jeux de mots et les subtilités de la langue.
Accès à une source d’informations inépuisable : la langue française est utilisée dans une multitude de domaines, tels que la littérature, la science, la technologie, l’histoire, etc. Travailler la compréhension écrite permet aux apprenants d’accéder à une source inépuisable d’informations et de connaissances.
Enfin, cette préparation est excellente pour vos examens de langue : dans le cadre des examens de langue française, qu’il s’agisse du DELF B2, DALF C1 ou DALF C2, la compréhension écrite est toujours évaluée car elle fait partie des 4 compétences fondamentales. Travailler cette compétence est donc essentiel pour obtenir de bons résultats dans ces épreuves et ainsi obtenir votre diplôme de langue française.