Apprentissage et retour de nos émotions : comment les gérer

Une fois que vous parvenez à avoir conscience de vos pensées, à identifier vos émotions : êtes-vous en colère ? Désespéré(e) ? Frustré(e) ? Dépassé(e) ? Agacé(e) ? Angoissé(e) ? Une fois que vous pouvez mettre vos émotions en mots, vous avez accompli un très grand pas et cela vous ouvre la voie du contrôle. Car effectivement, pour contrôler vos pensées, il faut d’abord prendre conscience de vos pensées.

Nommer nos pensées et se donner de l’espace

Là encore il est nécessaire de pouvoir se donner de l’espace, de prendre du recul, car bien souvent quand on nomme une pensée, la réalisation de ce qui nous « trotte » dans la tête ne fait pas toujours plaisir. On se pensait fort(e), et voilà qu’on découvre qu’on a peur. On se croyait enthousiaste, et voilà qu’une certaine lassitude s’est installée. On pensait être curieux, mais il semblerait qu’on en ait plutôt plein le dos, et ainsi de suite. D’où l’importance de se donner de l’espace. Se donner de l’espace, c’est tout simplement littéralement créer un espace, un peu de temps, se poser avec ses pensées pour les regarder, pour les accepter, pour les reconnaître au lieu de tout de suite essayer de les pousser désespérément sous le tapis pour ne pas leur faire face.

Ne pas se juger

Là encore, il s’agit d’une étape très importante. Reconnaître ses pensées et ses émotions est primordial pour pouvoir les nommer et les laisser exister, les reconnaître. Mais il faut veiller à ne pas se laisser emporter sur le chemin du jugement. Être frustré(e), angoissé(e) ou en colère est déjà assez désagréable, il est inutile de rajouter une couche de souffrance à cela en se jugeant mauvais pour ne pas être capable d’être plus fort. Ne pas se juger demande d’être attentif(ve) à nos réactions, cela demande un peu de temps car nous aurions plutôt tendance à juger nos faiblesses de façon assez dure. Ne pas se juger est pourtant nécessaire pour se laisser l’espace nécessaire à la reconnaissance de nos émotions, de nos pensées, de façon à les regarder avec un peu de distance et de façon à  pouvoir agir dessus en les modifiant à terme.

Identifier les mécanismes

Une fois que vous êtes capable d’identifier vos pensées et vos émotions, il peut être intéressant de travailler sur les mécanisme déclencheurs de ces pensées. Quand cette pensée négative surgit-elle ? Quand apparaissent telles ou telles idées négatives ? Dans quelles circonstances ? Face à qui ?

Petit à petit, en essayant de repérer vos pensées et vos émotions le plus tôt possible, vous vous donnerez la possibilité de remonter au plus près de leur source et ainsi d’agir à temps. C’est-à-dire de contrôler leur formation et de moins en moins vous laisser envahir.

Le but à terme étant de prendre conscience de l’activation de ces mécanismes, du surgissement de ces pensées afin de les contrôler et de les éradiquer si nécessaire ou encore afin de pouvoir remplacer ces pensées par d’autres pensées qui vous seront plus utiles.

Prendre du recul pour pouvoir observer

Lorsque vous pourrez identifier vos pensées, ne pas vous juger pour avoir de telles pensées, identifier les mécanismes qui créent ces pensées et laisser suffisamment d’espace pour reconnaître ces pensées, vous pourrez également prendre du recul pour mieux observer vos pensées. Devenir observateur (mais pas juge) de vos pensées, les regarder avec une certaine distance, de façon neutre, comme si elles appartenaient à quelqu’un d’autre est un grand pas en avant. Devenir observateur de nos pensées nous permet de les tenir à distance, de les relativiser, de les envisager avec calme et sérénité, de décider si elles nous sont utiles ou s’il vaudrait mieux s’en séparer et les remplacer par d’autres.

S’accorder du temps

Réaliser qu’on est en train de tourner en rond et de répéter de vieux schémas n’est pas facile. Ensuite, il n’est pas plus simple de s’observer sans se juger (encore une fois, attention à l’auto-flagellation qui aggrave les choses plutôt qu’elle ne les aide). La ligne de conduite que j’évoque ici est un processus qui prend du temps, qui demande de mûrir. En ce sens, il est similaire au processus d’apprentissage d’une langue étrangère. Comprendre nos pensées et les émotions qu’elles entraînent ne se fait pas en un claquement de doigts, mais avoir conscience de ce processus est la première étape pour pouvoir commencer à le travailler. Petit à petit, étape par étape, vous apprendrez à vous écouter, à vous observer, à stopper l’enchaînement de pensées. Chaque pas sera une victoire qui vous mènera vers le contrôle de mécanismes qui sont nuisibles à votre apprentissage. Chaque pas, en vous amenant vers plus de lucidité sur votre mental, vous permettra de vous rapprocher de votre but. Si réaliser cette démarche seul(e) vous semble difficile, sachez que des outils d’accompagnement existent afin de vous permettre de prendre du recul et mieux vous comprendre.

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