Au chapitre des homonymes, la triplette « du », « dû », « dut » est assez sympathique, mais comme vous allez vite le voir, au final, elle aussi est assez facile à démêler une fois que l’on comprend la signification de chacune de ses parties.
« Du » est l’article partitif : je mange du pain. Il s’agit du masculin singulier indiquant une quantité non précise : il y a du vent et du soleil.
« Dû » est le participe passé du verbe devoir. On le retrouve notamment dans sa conjugaison au passé composé : monsieur Pierre absent, il a dû partir pour une urgence.
« Dut » est la forme du passé simple (toujours du verbe devoir) à la troisième personne du singulier (il, elle, on) : il dut se rendre à l’évidence, sa fiancée avait quitté leur appartement en emportant ses affaires avec elle.
La forme « dut » est donc une forme que l’on retrouve à l’écrit dans des récits. Il est utile de savoir la reconnaître, en revanche on l’utilise assez peu souvent car elle est remplacée à l’oral par le passé composé et cette tendance s’opère également de plus en plus à l’écrit (hors écrits littéraires).
Quelques exemples supplémentaires
- Notre avion a dû retarder son décollage à cause du vent trop violent qui soufflait à Paris.
- Et c’est ainsi qu’il dut renoncer à toutes les prétentions qu’il avait entretenues pendant de longues années.
- Vous auriez dû me prévenir, je vous aurais fait un bon feu et du café pour vous réchauffer en arrivant.
- C’est ainsi qu’il décida qu’il irait au bout de son aventure, dut-il périr (mourir) en chemin.