Il y a plus de deux décennies de cela, je me suis assise un jour dans un amphithéâtre de mon université, pour suivre un cours choisi un peu au hasard : « FLE » pour « français langue étrangère », plus intriguée qu’autre chose, sans vraiment savoir ce que contenait ce cours, le français n’étant pas franchement une langue étrangère pour moi.
Et, dès le premier cours, un mot magique est apparu, un mot, et toute une série de concepts qui lui sont associés, est entré dans ma vie. Ce mot magique, c’est le mot « didactique ». Je ne savais pas ce que c’était, mais j’ai senti qu’il allait me passionner. Alors que la pédagogie s’intéresse à la transmission des savoirs (savoir-faire, savoir-être…) en classe, donc au mode pratique, la didactique s’intéresse aux théories de la transmission, aussi bien du côté de l’enseignement que de la transmission. En découvrant le monde de la didactique, j’ai pénétré dans un monde de théories, de réflexion, d’outils, de gens passionnés par tout ce qui se passe « dans la boîte noire », dans le cerveau, dans l’humain.
Lorsque j’ai découvert le monde de la didactique, j’avais déjà commencé à enseigner et je m’intéressais beaucoup à la pédagogie. Mais là, avec la didactique, j’ai eu l’impression que je pourrais « boucler la boucle », compléter mes connaissances, comprendre, apprendre, faire des choix en fonction des théories d’apprentissage, mieux comprendre le fonctionnement du cerveau, les mécanismes cognitifs.
J’étais donc en train de baigner d’un côté dans la pratique de la formation d’apprenants étrangers venus en expatriation en France, et de l’autre dans les théories d’enseignement / apprentissage du FLE. Tout était parfait !
La passion de la recherche
En m’asseyant dans cet amphithéâtre, j’étais loin de me douter que ce mot « didactique » allait déclencher chez moi une furie d’apprentissage, de curiosité et d’enthousiasme, me menant jusqu’au doctorat, faisant constamment des liens entre les théories que j’étudiais et mes pratiques d’enseignement, cherchant toujours à comprendre pourquoi, comment et surtout à comprendre comment améliorer mes cours, comment les rendre plus efficaces.
Dyade et enseignement / apprentissage des langues étrangères
Quel titre ! À peu de choses près, c’est le titre de ma recherche de doctorat. Si je vous dis cela, c’est parce que cela vous concerne 🙂
Pendant mes études, alors que je cherchais quel allait être mon sujet de thèse, j’ai commencé à enseigner dans une « boîte à langues », un institut privé qui formait des apprenants adultes. Beaucoup de langues étaient disponibles. Il y avait donc des Français qui étudiaient l’anglais, l’espagnol ou encore le chinois pour leur travail, pour un futur voyage d’affaires. Et des étrangers venus en France pour leur travail. Je faisais partie de l’équipe des « profs de FLE ».
Mais là où cette histoire rejoint mon parcours de recherche, c’est que l’université et les théories enseignées s’intéressaient à « la classe » de langue. L’étudiant en classe, les élèves en classe, l’interaction en classe…
Or, ce que je voyais dans ma pratique quotidienne, ce que je ressentais de l’évolution de la société et des besoins en formation ne collait pas franchement avec les théories « à la pointe » que j’étudiais. Qui parlait du cours particulier comme d’un objet sérieux et digne de recherche théorique ? Personne.
Et pourtant, chaque jour quand j’enseignais, je ne pouvais que constater l’écart entre la théorie et la pratique. D’une part, nous n’avions pas de « classe » car nous fonctionnions uniquement en « cours particuliers », d’autre part, le profil de nos « étudiants » était lui aussi particulier, puisqu’il s’agissait d’adultes déjà formés dans un domaine et qui devaient retourner se former en langue étrangère pour les besoins de leur carrière.
La suite de l’histoire, vous vous en doutez, c’est que la curiosité et l’intérêt de la recherche ont fait le reste. J’ai décidé de faire de ces situations d’enseignement / apprentissage mon sujet de recherche de doctorat puisque je ne trouvais rien là-dessus. Tout cela ne s’est pas fait sans faire grincer des dents du côté de la Sorbonne. Une thèse sur les « boîtes à langues », pensez donc !
Mais je me suis accrochée et j’ai ainsi pu poser de bonnes bases théoriques et pratiques quant à la conduite des cours particuliers aux adultes.
L’amour de l’interculturel
Et puis un jour, j’ai eu l’occasion d’aller au Japon. Mais pas comme une touriste qui va profiter de 2 semaines pittoresques. Non, je suis partie au Japon avec ma famille, nous sommes allés nous y installer pour de longs mois. Et là, dès mon arrivée, j’ai ressenti mon premier véritable choc culturel.
J’avais déjà eu des chocs culturels, mais disons qu’ils étaient assez minimes. Je n’avais pas réussi à trouver comment actionner l’eau chaude sous ma douche en Irlande, j’avais ouvert de grands yeux devant la taille de mon assiette aux Etats-Unis, j’avais sauté quelques repas en Nouvelle-Zélande, mais rien de très important. Juste des petites choses, des ajustements. Il s’agissait jusque-là de petits ratés interculturels que je comprenais assez vite et que j’avais les outils pour réparer. Et puis, au Japon, les choses ont été différentes. Le choc culturel a été tel, que soit je ne comprenais même pas que j’étais en train de commettre un impair, soit je le comprenais mais je n’avais aucune idée de quoi faire à la place. Mon monde se trouvait totalement bouleversé. Dans mes chocs culturels précédents, je comprenais que les gens fonctionnaient différemment et j’arrivais à « lire » leurs comportements et à les intégrer. Au Japon, je ne lisais rien du tout, je ne disposais pas des bons outils.
Nouvelles perspectives et nouveau regard
La rencontre de l’interculturel « en vrai », c’est-à-dire dans mon vécu d’expatriée et non plus seulement dans les livres de théorie, a été absolument bouleversante pour moi. J’ai littéralement senti, ressenti, expérimenté ce que j’apprenais depuis des années. Grâce aux théories que j’avais apprises, j’ai pu analyser, comprendre, décrypter ce qui m’arrivait, tant du point de vue des interactions verbales que dans les relations avec les personnes. J’ai disposé des outils d’analyse et du recul nécessaire à ma prise de conscience, à la recherche de solutions ou à l’acceptation de ce qui était. J’ai pu relativiser ce qui arrivait dans ma vie, mieux accepter le fait que je ne savais ni lire ni écrire cette langue, prendre des cours et évacuer la frustration causée par mon tout petit niveau de japonais.
Cours particuliers et expatriation
Depuis cette expérience, je n’ai cessé d’intégrer la dimension interculturelle et une plus forte dimension humaine à mes cours. J’ai compris ce qu’il en coûtait de vivre dans une culture dont on ne comprend quasiment rien, j’ai compris ce que l’on ressentait quand on essayait de faire une phrase et que tout allait de travers, je sais que l’on peut être complètement perdu(e) devant une pile de légumes (ou de fruits ?) totalement nouveaux pour soi. Je comprends bien que dans certaines situations d’expatriation, chaque pas demande du courage. Je comprends le besoin de mener de front un apprentissage linguistique et interculturel, je sais qu’apprendre peut être extrêmement frustrant, voire menaçant. Je sais que derrière les paillettes de l’expatriation se cache une expérience bien réelle, avec ses hauts et ses bas.
Les outils du coaching
Si j’aidais de plus en plus mes étudiants, j’avais tout de même conscience que ma formation très théorique avait tendance à revenir à l’assaut lorsque j’essayais d’expliquer certains concepts. Tout cela était bien mais restait un peu ésotérique à partager. Certes, je pouvais mettre en relation telle expérience avec telle théorie et analyser les expériences grâce à ladite théorie. Mais comment partager cela de façon plus rapide et surtout d’une façon qui « parle » plus aux personnes, qui résonne directement avec leur expérience et leur vécu.
En fait, ce que je cherchais, c’est un peu ressembler à votre garagiste chez qui vous amenez votre voiture parce qu’elle a « un problème » et qui vous la rend « réparée », sans vous faire tout un cours sur les pièces qu’il a changées et comment il a fait. Je voulais offrir à mes étudiants des outils puissants qu’ils puissent utiliser, sans s’embarrasser de théorie. C’est là que j’ai décidé de compléter ma formation par une formation de coach. Cette formation m’a ramenée à un niveau plus pratique, pragmatique, efficace pour vous.
Vous êtes expatrié(e), étranger en France et vous vous sentez parfois un peu perdu(e) ? Je peux vous aider à mieux vivre votre expatriation, à relativiser, prendre du recul, accepter ce qui vous entoure.
Si vous souhaitez travailler avec moi ou si vous voulez simplement commencer à faire connaissance, contactez-moi, je me ferai un plaisir de vous répondre.