Nous sommes le 2 février, et pour beaucoup de Français il s’agit d’une journée très sympathique car aujourd’hui, selon la tradition, on mange des crêpes ! Même si en France, nous mangeons souvent des crêpes, il n’empêche que, le jour de la Chandeleur, nous retombons en enfance et nous amusons à préparer et déguster des crêpes. Les crêpes sont relativement faciles à faire, il suffit d’avoir une bonne poêle antiadhésive. En revanche, leur confection prend du temps. Et pour ajouter un peu de piquant à cette fête, leur cuisson se transforme souvent en un beau concours de rires en essayant de les « faire sauter ». Maladroits s’abstenir !
Origines de la Chandeleur
La Chandeleur est une fête qui remonte à l’Antiquité et qui a été ultérieurement adoptée par l’Église chrétienne. Comme beaucoup de traditions très anciennes, plusieurs origines ont contribué à créer ce qu’elle est aujourd’hui. Ainsi à une époque, elle célébrait la présentation du Christ au temple de Jérusalem, également appelée la fête de la Purification de Marie. Selon la tradition, les Juifs devaient purifier leur nouveau-né mâle 40 jours après sa naissance et offrir un sacrifice à Dieu.
Une autre de ses origines associe la Chandeleur à la fête païenne des Lupercales. Durant cette célébration qui existait dans la Rome antique, on rendait hommage à Lupercus, le dieu de la fécondité, on allumait des cierges (des chandelles) à minuit et on mangeait des galettes qui ressemblaient au soleil (rondes et jaunes). Dans le Nord, du côté des cultures celtes, à la même période de l’année on fêtait Imbolc. Cette célébration avait lieu au sortir de l’hiver.
Le trait commun à ces diverses origines est la période de l’année : à la fin de l’hiver quand les jours sont plus grands et que le printemps se profile. Elles sont faites en l’honneur des dieux ou déesses de la terre, de la fertilité, de la nature ou encore du renouveau, pour marquer le début de la saison de la croissance. Enfin, autre point commun : la présence de chandelles ou de flambeaux et le fait de manger des galettes.
Par la suite, avec l’avènement du christianisme, ce fut le Pape Gélase qui en 472 récupéra cette fête païenne afin de l’incorporer à la religion chrétienne.
Pourquoi mange-t-on des crêpes ?
La tradition de manger des crêpes pour la Chandeleur remonte donc à plusieurs siècles. Elle est associée à la célébration du retour des jours qui rallongent après le solstice d’hiver et donc au retour du soleil après les durs mois d’hiver. Les crêpes, depuis leur origine, étaient des galettes symbolisant le soleil.
Pourquoi fait-on sauter les crêpes ?
La tradition de faire sauter les crêpes à la Chandeleur est liée à la croyance populaire selon laquelle ce geste permettait de rappeler le soleil et de garantir une bonne récolte pour l’année à venir. On disait que plus les crêpes étaient hautes lorsqu’elles étaient retournées, plus la récolte serait abondante. C’était également un moyen de célébrer les jours qui rallongent et donc la lumière qui revient. Le fait de faire sauter les crêpes pendant leur cuisson était aussi considéré comme un signe de bonne fortune et de prospérité pour la famille. C’est ainsi que certaines personnes font sauter leurs crêpes avec une pièce d’or en main. Sait-on jamais !
Les crêpes que nous mangeons en France sont très fines, légèrement dorées, très souples. On les roule ou on les plie, au choix. Traditionnellement, on les déguste de façon assez simple, avec un peu de beurre fondu et de sucre ou avec de la confiture. Au fil du temps, leur fourrage est devenu plus gourmand : chocolat fondu, crème de marrons, crème chantilly, glace, fruits… On peut aussi faire flamber les crêpes avec un alcool traditionnel comme du Grand Marnier qui a un petit parfum d’orange. Et on a le droit de manger ses crêpes avec les doigts 🙂
L’importance de comprendre la culture française
Vous êtes arrivé(e) à la fin de cet article sur la Chandeleur et je vous en félicite. Lorsque l’on apprend une langue étrangère, il est important de comprendre la culture liée à cette langue. Apprendre une langue est un tout incluant les connaissances linguistiques, mais aussi de bonnes connaissances culturelles. En outre, étudier le français au niveau perfectionnement nécessite d’avoir une bonne perspective de la culture française, de comprendre quels sont les événements qui jalonnent l’année, comment ils sont célébrés et pourquoi. Il n’est pas question pour vous de devenir des spécialistes, mais il est intéressant de comprendre le cheminement de certaines traditions, d’avoir une idée de leur origine. Toutes ces connaissances font partie d’une compétence générale à acquérir au niveau perfectionnement.