Oui et non. Il faut surtout le comprendre, le voir, pouvoir le mettre à distance et le mettre en mots.
Mais on ne se trouvera pas dans une situation toute rose pour autant.
Comprendre la situation dans laquelle on se trouve, prendre de la distance, devenir observateur, tout cela permet de relativiser, d’apaiser cet inconfort et de mieux le vivre. Le but étant toujours de se mettre dans un état d’esprit qui favorise la rencontre avec notre apprentissage, la rencontre avec cette nouvelle langue.
Apprentissage et résistance
Quand on est confronté à la sensation d’inconfort en apprenant une langue étrangère, on peut être tenté de résister. Le problème avec cette attitude c’est qu’elle nous enferme et nous confine dans une certaine raideur, une rigidité. Quand on résiste à quelque chose de désagréable, on met toute notre énergie à y résister justement et on n’a plus assez d’énergie pour se concentrer et apprendre. Un apprenant en posture de résistance risque de tourner en boucle sur ses difficultés, ce qu’il n’aime pas et créer ainsi encore plus de résistance… qui créera plus de résistance. Et cette attitude peut vraiment pénaliser l’apprentissage, enlever tout plaisir d’apprendre et éventuellement conduire à se désengager du cours de langue.
Apprentissage et lâcher-prise
À l’inverse, face à l’inconfort de l’apprentissage, on peut choisir de lâcher prise. Lâcher prise ne signifie pas qu’on laisse tout le contrôle aux autres et qu’on se met à subir les choses. Lâcher prise signifie que l’on accepte ces moments d’inconforts au lieu de lutter contre eux. On les accepte parce que l’inconfort fait partie de l’apprentissage. En acceptant ces moments d’inconfort, on les reconnaît pour ce qu’ils sont : des moments pas très agréables, mais on se donne aussi la capacité de les remettre à leur place et de pouvoir les contenir. Apprendre une langue étrangère quand on est adulte n’est pas toujours très agréable, parfois on ne comprend pas une notion, parfois on est débordé par sa vie personnelle ou professionnelle, parfois on n’a pas eu le temps de travailler, on est fatigué, on a des soucis, et en plus il faut aller « se coller » des conjugaisons et essayer de faire des phrases qui ne tiennent pas debout.
C’est dans ces moments qu’il est très important de prendre un peu de recul afin de laisser ces moments être ce qu’ils sont, mais pas plus. Reconnaître ces moments comme désagréables leur permet « d’exister » et de s’en aller pour pouvoir laisser la place à l’apprentissage. Le lâcher-prise dans l’apprentissage signifie que l’on donne droit de cité à nos émotions même les plus négatives, de façon à les libérer, à s’en libérer pour ne pas « en faire toute une montagne » et pouvoir ainsi se concentrer sur ce qui est important.
Le lâcher-prise est la clef pour vous permettre d’aller apprendre de façon intentionnelle sans vous laisser déborder par des émotions désagréables. Veillez à canaliser vos pensées, ne soyez pas trop dur(e) envers vous-même, c’est la clef pour pouvoir apprendre plus sereinement. Et en tout cas, sachez que si vous vous sentez dépassé(e) par la situation, vous n’êtes pas seul(e) et des outils existent pour vous aider.