À la fin du mois de juin, se sont déroulées en France les élections régionales et départementales. Des élections marquées, comme de plus en plus souvent, par une abstention assez massive des électeurs. Et puis l’automne arrivant, la France (ou tout du moins les médias en France) commencent à s’orienter vers la course à l’élection présidentielle qui aura lieu au printemps prochain. En me promenant dans diverses revues, j’ai lu cet article issu de Ça M’intéresse et il m’a semblé intéressant du point de vue du vocabulaire et de la compréhension du système de vote en France.
Désireuse de vous aider à progresser tant dans votre compétence linguistique que dans votre compréhension de la culture française, j’ai décidé de transformer cet article en activité de compréhension écrite.
Je vous souhaite une bonne lecture. Les questions suivent l’article, et la correction se trouve un peu plus bas.
Bon travail !
Article de compréhension écrite
Seulement un Français sur trois s’est déplacé pour aller voter aux élections régionales et départementales ce dimanche. Le taux d’abstention augmente ainsi de 16 points par rapport au précédent scrutin de 2015. La question de la reconnaissance du vote blanc, depuis longtemps débattue et demandée par de nombreux politiques, est remise sur le devant de la scène. « Nous déposerons une proposition de loi pour un seuil minimum de participation pour qu’une élection soit valide et pour la reconnaissance du vote blanc », a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.
Vote blanc, vote nul, abstention, quelles différences ?
Le vote blanc consiste à laisser une enveloppe vide ou à y glisser une feuille blanche.
Le vote nul consiste à y mettre un bulletin déchiré, annoté, plusieurs bulletins ou un document qui ne correspond pas aux bulletins.
L’abstention consiste à ne pas aller voter.
Le vote blanc, une voie de contestation
Le droit de vote est issu de la Révolution Française. Accordé en 1789 aux Français de sexe masculin, cette mesure s’étend aux Françaises en 1944. D’après le site du gouvernement, « le droit de vote permet aux citoyens d’exprimer leur volonté. Ils peuvent ainsi élire leurs représentants (parlementaires) et leurs gouvernants (président de la République) ».
Le vote blanc permet d’exercer ce droit, tout en ne se prononçant pas quant au choix du futur président. En d’autres termes, l’électeur participe à la vie politique et montre qu’il ne se sent pas représenté par les candidats en n’en choisissant aucun. Ainsi pour le Parti du Vote Blanc, également connu sous le nom de Citoyen du Vote Blanc, fondé en 2010 par Stéphane Guyot, le vote blanc n’autorise qu’une seule interprétation : « Je veux participer mais ce que vous me proposez ne me convient pas. »
Le vote blanc, reconnu mais non représenté
Lors des présidentielles de 2017, quatre millions de Français ont procédé au vote blanc ou nul au second tour opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen, soit le double par rapport aux élections de 2012 lors du match Hollande-Sarkozy.
Pourtant, le vote blanc n’est physiquement pas représenté dans les bureaux de vote : il n’existe pas de bulletin blanc. Donc pour voter blanc, il ne faut rien glisser dans l’enveloppe ou y insérer une feuille blanche que l’on est obligé d’apporter préalablement.
Le vote blanc, comme le vote nul, n’a aucun impact sur le résultat final des élections. Pourtant depuis le 21 avril 2014, à l’inverse du vote nul, le vote blanc est reconnue par la loi. Celui-ci est décompté « séparément des votes nuls et annexé en tant que tel au procès verbal dressé par les responsables du bureau de vote ». Mais, il n’est toujours « pas pris en compte dans le nombre des suffrages exprimés ». Les suffrages qui sont pris en considération restent l’ensemble des voix, sans les votes blancs et les votes nuls. L’objectif premier de cette loi qui ne donne pas de réel poids au vote blanc, était de faire reculer l’abstention.
Une remise en cause de la constitution française
Selon l’article 7 de la Constitution de la Ve République, « Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n’est pas obtenue au premier tour du scrutin, il est procédé, le quatorzième jour suivant, à un second tour ». Or, reconnaître le vote blanc parmi les suffrages exprimés reviendrait à élire un président sans cette majorité, ce qui remettrait en cause la légitimité de la personne élue. Le vote blanc pourrait ainsi invalider une élection.
Le vote nul est difficile à interpréter
Le vote nul consiste à déchirer une partie ou la totalité de son bulletin, à l’annoter ou à en placer deux dans l’enveloppe avant de la glisser dans l’urne. À l’inverse du vote blanc, dont la démarche politique est connue, celle du vote nul est difficile à interpréter. Certains d’entre eux sont dus à l’ignorance des règles ou à une erreur de manipulation. Un célèbre exemple de vote considéré nul, est la trace de lèvres laissée par de fervent(e)s admiratrices ou admirateurs du candidat choisi.
Cependant, le vote nul peut aussi être volontaire : le citoyen se présente aux urnes, mais fait annuler la validité de son vote. Tout comme le vote blanc, il exprime le mécontentement.
Abstention : désintérêt politique ou acte militant ?
L’abstention consiste à ne pas se rendre aux urnes. Certaines personnes ne vont pas voter de manière involontaire parce qu’elles ne vivent plus sur leur lieu de vote et n’ont pas pensé à faire une procuration par exemple. D’autres ne sont simplement pas intéressées par la politique.
Enfin, certains Français ne vont pas voter par choix politique. Ils estiment que les candidats ne les représentent pas et comme le vote blanc n’est pas reconnu, ces citoyens ne trouvent aucun intérêt à se déplacer.
Source :
Questions de compréhension
1 Vrai ou faux : pendant ces élections, le taux d’abstention a été comparable à celui des élections précédentes.
2 Vrai ou faux : lorsque l’on vote « nul », on met une feuille blanche dans son enveloppe de vote.
3 Vrai ou faux : les femmes françaises ont pu voter en 1789, suite à la Révolution française.
4 Combien de Français ont voté blanc ou nul, pour les présidentielles de 2017 ?
5 Le vote blanc permet-il d’influencer les résultats des élections ?
6 Quel serait le risque pour une élection dans laquelle le vote blanc serait reconnu et pris en compte ?
7 Le message du vote nul est-il le même que celui du vote blanc ?
8 Quels peuvent être les différents motifs liés à l’abstention des électeurs ?
Correction des questions de compréhension
1 Faux, il est en hausse : « Le taux d’abstention augmente ainsi de 16 points par rapport au précédent scrutin de 2015. »
2 Faux : le vote nul consiste à y mettre un bulletin déchiré, annoté, plusieurs bulletins ou un document qui ne correspond pas aux bulletins de vote officiels.
3 Faux : cette mesure s’étend aux Françaises en 1944.
4 Ils ont été quatre millions d’électeurs à voter blanc ou nul.
5 Non : « Le vote blanc, comme le vote nul, n’a aucun impact sur le résultat final des élections. »
6 « Le vote blanc pourrait ainsi invalider une élection. » car « selon l’article 7 de la Constitution de la Ve République, « Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. » (c’est-à-dire des votes).
7 Non, le message du vote nul est plus difficile à comprendre car il peut relever d’une contestation tout comme d’une erreur de la part de l’électeur.
8 L’abstention peut avoir une cause involontaire de la part de l’électeur (déménagement par exemple), tout comme elle peut révéler un désintérêt pour la politique ou encore un rejet des élections.
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