C’est l’été, on lève le pied avec des lectures légères

On laisse tomber le bazar, la zizanie et la pagaille qui règnent (ou semblent régner) en France pour nous concentrer sur un sujet un peu plus léger : nos possibles lectures d’été 🙂

J’ai pensé à ce thème il y a quelques jours de cela alors que j’étais justement en train de flâner dans ma bibliothèque de quartier pour choisir quelques lecture un peu plus légères qui m’accompagneront durant l’été. J’aime beaucoup de changement de rythme, tout comme l’hiver je peux avoir parfois l’impression d’entrer en hibernation et de ralentir, l’été m’apporte également un peu de ce changement de rythme.

Et justement, au rayon des lectures qui me « vident la tête » et dans lesquelles je plonge avec délices, il y a les « polars » (oui je sais, c’est très différent de Victor Hugo ou Balzac !).

J’aime les polars, c’est-à-dire les romans policiers, mais j’aime les très bons, ceux dans lesquels l’auteur nous mène par le bout du nez, nous fait croire des choses totalement fausses alors qu’on est convaincus qu’on commence à comprendre. J’aime ces romans où les fausses pistes se succèdent, on nage dans le brouillard, mais on y est avec délice car cela démontre la maîtrise de l’auteur.

Mieux vaut donc trouver un bon livre, mais voilà, on peut se demander comment faire un choix éclairé pour trouver un bon polar ?

Regarder du côté des prix littéraires peut être judicieux, et justement, j’ai une recommandation pour vous.

Pour les romans, il existe le prix Goncourt ou encore le prix Renaudot par exemple, mais saviez-vous que la littérature policière a également ses prix ?

Le prix du Quai des Orfèvres

Il s’agit de l’un des grands prix de littérature policière, créé en 1946 dont le jury est composé de policires, de magistrats, de journalistes. Ce prix est adossé à une grand maison d’édition française, la maison Fayard, gage de qualité dans la pré-sélection des manuscrits. L’intérêt de ce prix est que les livres sélectionnés, et encore plus primés, tiennent vraiment la route (pas comme si moi j’essayais d’inventer une scène de crime !), les contenus sont crédibles et les faits plausibles. Bref, un roman primé est un véritable gage de qualité.

Pourquoi avoir donné un tel nom à un prix littéraire ?

Vous vous demandez peut-être quel est le rapport entre « Quai des Orfèvres » et littérature policière.  Voici un petit point de culture que je voulais décrypter pour vous. En effet, sans même savoir qu’il s’agit de littérature policière, un français peut le deviner. Pourquoi ?

Car le « Quai des Orfèvres », et plus précisément le n°36 du Quai des Orfèvres fait référence à une adresse bien réelle, située sur les quais de Paris. Pendant des décennies, le 36 Quai des Orfèvres a été le siège de la police parisienne. Ce bâtiment qui regroupait de nombreux services de police était très pratique car il était intégré à une partie du Palais de justice de Paris.

Aujourd’hui, les services de police ont pour la plupart quitté le mythique 36 Quai des Orfèvres pour des locaux plus modernes, mais moins impressionnants.

Le « 36 Quai des Orfèvres » a très tôt envahi l’imaginaire des Français, et ce pour plusieurs raisons :

  • Lors des grandes affaires criminelles, des enquêtes importantes on entendait parler du « Quai des Orfèvres » à la radio et à la télévision. Les journalistes pouvaient facilement dire d’un suspect qu’il avait été transféré au « Quai des Orfèvres », qu’il était « au 36 ».
  • Le cinéma a fait la part belle à cette institution dans des films à succès.
  • La littérature également puisqu’on y retrouve, par exemple, le très célèbre commissaire Maigret, personnage créé par Georges Simenon.

Autant dire donc, que pour la plupart des Français, le « 36 Quai des Orfèvres » reste un lieu intimement associé à la police, aux enquêtes, à la justice. Voilà pourquoi un prix littéraire remis à des auteurs de romans policiers porte le nom de prix du Quai des Orfèvres.

Le Grand Prix de littérature policière

Ce grand prix a pour sa part été créé en 1948. Il s’agit également de récompenser chaque année des romans policiers de haute qualité, tout comme le prix du Quai des Orfèvres, mais avec un prix décerné à un roman policier français et un autre prix décerné à un roman policier étranger. Cela permet de faire le tour de cette littérature du point de vue français tout aussi bien qu’international.

L’atout des prix littéraires

Souvent considéré comme un genre mineur de la littérature, la littérature policière avait tout à y gagner à avoir ses propres prix littéraires de qualité. Le fait d’avoir créé des « prix » permet au lecteur de filtrer l’offre des romans policiers. En effet, en littérature policière comme pour tout autre genre littéraire, l’offre est gigantesque et peut parfois laisser perplexe. On peut facilement avoir le réflexe de se tourner vers les grands noms du genre, au risque de passer à côté de véritables pépites.

Peut-on considérer la littérature policière comme un courant littéraire à part entière ?

La littérature policière, également connue sous le nom de roman policier, peut effectivement être considérée comme un courant littéraire à part entière. Voici quelques arguments qui soutiennent cette affirmation :

1. Historique et évolution

  • Origines : la littérature policière a des origines bien définies, remontant aux œuvres d’auteurs comme Edgar Allan Poe, souvent crédité comme l’un des pionniers avec ses histoires de détective comme « Les meurtres de la rue Morgue » (1841).
  • Evolution : le genre a évolué au fil des décennies, passant par différentes phases et sous-genres, tels que le roman noir, le thriller psychologique, le roman à énigme, et le roman de procédure policière. Chaque période et chaque sous-genre ont leurs propres caractéristiques et auteurs marquants.

2. Caractéristiques distinctes

  • Intrigue : la structure narrative des romans policiers est souvent centrée sur une enquête, un mystère à résoudre, généralement un crime.
  • Personnages : le personnage central est souvent un détective, un enquêteur ou un amateur qui résout le mystère. Ce personnage peut être professionnel ou amateur, et son développement est crucial pour l’intrigue.
  • Thèmes Réccurents : les thèmes abordés incluent la justice, la moralité, la vérité, le bien et le mal, souvent explorés à travers des situations criminelles.

3. Auteurs et Œuvres reconnues

  • Auteurs emblématiques : des auteurs comme Agatha Christie, Arthur Conan Doyle, Raymond Chandler, Dashiell Hammett, et plus récemment, des écrivains comme James Patterson et Patricia Highsmith, ont tous contribué de manière significative à la popularité et à la respectabilité du genre.
  • Œuvres célèbres : des œuvres comme « Les aventures de Sherlock Holmes », « Le meurtre de Roger Ackroyd », « Le Faucon maltais » sont devenues des classiques non seulement de la littérature policière mais de la littérature mondiale.

4. Impact Culturel

  • Adaptations : de nombreux romans policiers ont été adaptés en films, séries télévisées, pièces de théâtre, etc., démontrant leur impact culturel significatif.
  • Influence sur la société : les intrigues policières influencent souvent la perception publique de la justice, du crime et des systèmes légaux.

5. Revue Critique et Académique

  • Etudes littéraires : la littérature policière est étudiée dans les programmes académiques, avec des analyses critiques et théoriques consacrées à ses thématiques, ses techniques narratives et son évolution.
  • Prix littéraires : des prix prestigieux comme le Edgar Award et le Grand Prix de Littérature Policière reconnaissent les contributions significatives dans ce genre.

Conclusion

La littérature policière possède une histoire riche et une évolution distincte, des caractéristiques narratives uniques, et un impact culturel et académique significatif. Ces éléments justifient son statut en tant que courant littéraire à part entière, avec une identité propre et une influence durable sur le paysage littéraire mondial.

 

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